No. 01 — Hors-thème

L’instinct de connaître : portrait de philosophie avec Richard Gariépy

Richard Gariépy, Cégep du Vieux-Montréal
Justine Perron, Université d'Ottawa
Marie Laplante-Anfossi, Université du Québec à Montréal

Date de publication: 2024-03-01

Mots-clés: portrait

Télécharger en PDF

L’objectif de la section « Portrait de philosophie » consiste à présenter différents parcours professionnels réalisables à l’aide d’une formation en philosophie. En effet, la profession de philosophe est souvent incomprise et mal représentée dans le sens commun : on s’imagine parfois que les perspectives de carrière en philosophie sont limitées, obscures, abstraites, voire « inutiles ». À l’inverse de cette représentation, cette section propose de mettre en lumière une philosophie capable de s’inscrire dans une panoplie de disciplines, et qui donne place à des parcours professionnels variés, parfois atypiques.

Portrait de philosophie – Richard Gariépy

Nous nous sommes entretenues avec Richard Gariépy, professeur de philosophie au Cégep du Vieux-Montréal. Cela fait déjà 44 ans que Richard Gariépy pratique sa profession et il ne compte pas arrêter de sitôt : « J’ai toujours pensé que ce qui m’empêcherait de poursuivre l’enseignement serait la maladie, pas la retraite ! La philo, ça me nourrit et je ne vois pas pourquoi j’arrêterais de me nourrir ». La passion pour la philosophie qui anime Richard Gariépy est palpable dans la salle d’entretien comme dans la salle de cours et elle s’apparente à un besoin vital que l’enseignant porte en lui depuis longtemps. En fait, Richard Gariépy considère que cette forme de curiosité, qu’il appelle « l’instinct de connaître », est présente chez tout être humain et qu’il est nécessaire d’en prendre soin : « Il n’y a rien de plus naturel que le désir de connaître. Nous sommes spontanément curieux·euses. Poser des questions, vouloir comprendre le monde qui nous entoure, ce n’est pas quelque chose que l’on apprend à un enfant de 3 ans…généralement les questions, elles viennent toutes seules et assez vite, elles s’enchaînent. À cet âge-là, un “pourquoi ?” ça mène à un prochain “pourquoi ?” ». Ainsi, l’enseignement lui permet non seulement d’entretenir son propre instinct de connaître, mais également d’aider ses étudiant·es à cultiver le leur : « Ce que j’aime, c’est voir dans leur regard qu’ils·elles ont compris quelque chose de nouveau et que ça va les mener à se questionner sur autre chose, à ouvrir de nouvelles portes ».

L’instinct curieux de Richard Gariépy a d’ailleurs motivé son parcours de vie, ainsi que son cheminement universitaire et professionnel plutôt singulier. L’enseignant est né à Montréal et a grandi dans les quartiers ouvriers de Ville-Marie et d’Hochelaga-Maisonneuve. C’est au Cégep de Maisonneuve qu’il est tombé en amour avec la lecture, à travers les romans philosophiques de Camus et de Sartre : « Je venais d’un milieu où il n’y avait pas beaucoup de livres, il n’y avait pas ce fond culturel-là [, mais] mes parents voulaient que je fasse autre chose [qu’eux avaient pu faire comme travail], que j’aie un trajet différent du leur et que je fasse des études. Je ne savais pas où ma soif de lecture me mènerait, je savais juste que j’aimais ça. Mais un ouvrier qui fait de la philo c’est un peu…what the fuck ». Richard Gariépy trouve alors difficile de concilier son intérêt pour la philosophie avec l’inclinaison au « concret » provenant de son milieu : après plusieurs détours durant ses études collégiales (informatique, administration, etc.), il décide finalement d’entreprendre des études universitaires en travail social.

Pourquoi le travail social?

« Le travail social, je voyais ça comme un compromis entre la sociologie et la philo ». Richard Gariépy rapporte avoir adoré ses études au baccalauréat et à la maîtrise en travail social, puisqu’elles lui ont permis de toucher à un autre pan de la connaissance. Si plusieurs sujets semblent l’avoir marqué – notamment les théories de la communication, la linguistique, le mouvement antipsychiatrique et les systèmes de parentés – son attention était particulièrement axée sur les théories relatives aux idéologies et à leurs impacts sur la société et l’humain. « Ce que j’aimais du travail social, c’est que c’étaient des cours dans lesquels on réfléchissait, ce n’était pas seulement technique. Ce qui m’interpellait, c’était la réflexion avant tout…fondamentalement, c’était de la philo ! », dit-il. Ceci explique peut-être pourquoi Richard Gariépy, même s’il a aimé la formation en travail social (études et stages), n’a pas fini par exercer la profession. Il raconte qu’à sa première (et dernière) journée comme intervenant au sein de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), il a remis le seul dossier qu’on lui a confié : « J’avais comme un malaise intérieur ». Malgré sa courte carrière en travail social, il est clair que sa formation au sein de cette discipline, elle, ne l’a jamais quitté et qu’elle informe encore aujourd’hui sa conception de la philosophie et sa pratique d’enseignement.

Pourquoi la philosophie ?

S’il est déjà évident que ce qui a poussé Richard Gariépy à retourner faire des études en philosophie n’était rien d’autre que son désir de connaître et son amour pour la lecture et la réflexion, il reste à savoir ce que cette discipline lui permettait d’accomplir que la théorie du travail social ne lui permettait pas. Après tout, il aurait pu se rediriger en recherche ou en enseignement du travail social. Pourquoi donc un retour aux études en philosophie ? « En travail social, reste que l’on s’intéresse beaucoup au milieu familial et à l’intervention comme telle, on est à un niveau plus personnel, ce qui est très bien ! Mais, ce qui me pousse vers la philo, c’est qu’elle me permet d’explorer plusieurs univers : un philosophe doit s’intéresser à tout. Il doit toujours intégrer la vie dans sa réflexion, ce qui l’oblige à rester en contact avec d’autres disciplines ». Malgré cette différence, Richard Gariépy refuse de penser la philosophie comme étant en tension avec le travail social : « Il n’y a pas de tension entre les disciplines. Ces tensions, c’est nous qui les créons pour cloisonner, mais il faut les éviter. Le plus grand danger pour la philosophie, c’est de s’isoler dans son abstraction ».

Bref, ce qui attire initialement Richard Gariépy en philosophie, c’est qu’elle n’impose aucune limite à sa curiosité et à sa quête de connaissance : la philosophie lui permet de travailler avec la pluralité des discours, mais surtout, de les faire interagir. Pour lui, « la philosophie est un lieu de rencontre et de dialogue pour s’attarder à la vie, mais aussi à la vie de celui ou celle qui pratique la philosophie, le·la philosophe ». En effet, bien que ce soit l’ampleur infinie du mouvement de la pensée philosophique qui mènera Richard Gariépy à laisser le travail social, sa « quête » reste tout aussi proche de l’individu : « Une pratique philosophique plurielle nous guide à la prise de conscience de la complexité de l’être humain. Qu’est-ce qui est au cœr de tout ça, si ce n’est pas l’humain et sa complexité ? ».

Pourquoi l’enseignement?

Richard Gariépy a marqué plusieurs cohortes d’étudiant·es (et ses collègues) par son enseignement dynamique, sa capacité de vulgarisation et son approche particulièrement humaine dans la salle de classe. Pourtant, c’est par pur hasard qu’il s’est dirigé en l’éducation : « Je n’allais pas en philo pour [être un prof], j’allais en philo point », dit-il. En septembre 1979, Richard Gariépy entreprend des cours de propédeutique dans le cadre de sa maîtrise en philosophie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Un des cours du cursus portait notamment sur les idéologies. « Puisque j’en connaissais déjà pas mal sur le sujet, j’intervenais beaucoup et je me démarquais dans le groupe, ce qui a retenu l’attention de la prof [Josiane Boulad-Ayoub, aujourd’hui professeure émérite de philosophie de l’UQAM]. Elle a vu un certain potentiel en moi, et m’a donc proposé de soumettre ma candidature pour une charge de cours au Cégep du Vieux-Montréal puisqu’on cherchait un remplacement », raconte Richard Gariépy. Même s’il venait à peine de commencer ses études en philosophie et qu’il n’avait pas encore d’expérience en pédagogie, Richard Gariépy décroche le contrat au mois d’octobre 1979 : « Je leur ai dit en entrevue que le travail social m’avait bien préparé pour le poste, c’est-à-dire que je venais de faire cinq ans en relations humaines. Et, qu’est-ce que l’enseignement, si ce n’est pas un rapport entre humains ? ». À partir de ce moment, il n’a jamais arrêté d’enseigner au collégial : « J’ai trouvé ma place au cégep. Après seulement deux minutes dans la salle de cours, j’ai su que c’était ça…et c’est encore ça ».

Richard Gariépy

Lorsque Richard Gariépy parle de sa profession, on constate rapidement qu’elle lui apporte beaucoup sur le plan personnel, qu’elle nourrit sa pensée propre. « Je suis, en quelque sorte, mon meilleur étudiant [rires] », dit-il, « je veux dire qu’enseigner me permet moi-même de comprendre certains écrits différemment à travers mon rôle d’éducateur. La parole est vivante, elle est créatrice. La parole surgit, on ne sait pas toujours ce qui va monter. Elle est effervescente ». Il est aussi apparent que la relation que Richard Gariépy entretient avec ses élèves est centrale à son expérience professionnelle et qu’elle anime sa passion pour la philosophie au même titre que sa curiosité sans bornes. « J’aime vraiment mes étudiant·es. J’aime transmettre, j’aime comprendre…j’ai du plaisir à enseigner. Ce qui m’allume, c’est ouvrir des consciences, toucher des cœrs, unifier des gens. Je vois que quelque chose se passe entre moi et eux·elles, et entre eux·elles et moi ». Cette relation primordiale entre Richard Gariépy, ses étudiant·es et la matière l’amène à décrire ses cours comme un lieu de rencontre. On peut voir ici une mise en pratique de ce qui a initialement attiré Richard Gariépy vers la philosophie : si la philosophie représente pour lui un espace de dialogue entre les disciplines menant à une transformation du monde, la salle de cours de philosophie au niveau collégial détient un rôle similaire. En effet, une classe se compose d’étudiant·es appartenant à divers programmes, avec des points de vus et des récits de vie variés, mais qui se penchent pourtant ensemble sur les mêmes questions et cherchent à y trouver des réponses. Pour Richard Gariépy, concrètement, « rencontrer quelqu’un crée des changements, le but [de mes cours] c’est le processus de transformation…de changer en tant que personne ».

Ne peut-on pas voir dans cette conception de l’enseignement comme relation humaine des vestiges de la formation en travail social de Richard Gariépy ? Ce dernier relève lui-même certaines influences que ses études dans ce domaine ont sur son approche à l’enseignement, et sur la manière dont il structure les cours et les évaluations. Depuis un bon moment déjà, Richard Gariépy demande aux étudiant·es d’arriver préparé·es aux cours avec une réflexion personnelle écrite sur les textes à l’étude pour la semaine. Pour lui, ces réflexions permettent non seulement d’augmenter le degré d’engagement des étudiant·es dans le cours, mais elles représentent aussi une occasion de partager leur récit de vie, de nommer ce qu’ils·elles n’osent pas toujours partager ou ce sur quoi ils·elles n’ont pas encore été porté·es à réfléchir. « Je me rappellerai toujours les écrits de Carl Rogers [penseur enseigné en travail social] sur l’empathie et l’acceptation inconditionnelle », dit-il. « Il dit que ce que l’on craint le plus, c’est le jugement. Moi, quand je vous lis [les élèves], jamais je ne porte de jugement, jamais. Et je vais échanger avec vous. Je suis une figure accueillante et réceptive, comme un psychologue ou un travailleur social. Les récits personnels, ça permet aux étudiant·es de rentrer dans leur propre vie, mais ça m’invite aussi à entrer dans la leur ». Ce que Richard Gariépy constate dans les multiples récits qu’il a lus à travers les années, c’est que beaucoup vivent de la souffrance et de l’anxiété. « J’essaye de traiter les maux avec les mots…j’essaye de prendre soin avec le contenu [des cours] », dit-il, tout en reconnaissant que les thérapies qu’il a suivies durant sa vie l’aident également à adopter la posture adéquate pour accueillir sans jugements les expériences de ses étudiant·es.

Si certain·es seraient tenté·es d’associer la méthode d’enseignement de monsieur Gariépy à une approche pédagogique spécifique, ce dernier n’y verrait là aucun geste conscient de sa part. « Une approche pédagogique? », dit-il en riant, « je n’ai jamais suivi un cours de pédagogie, ça me déformerait ! ». Pour lui, l’important est d’assumer sa place et sa fonction au sein d’une classe, c’est-à-dire de prendre la responsabilité de l’enseignement : « La pédagogie, c’est la responsabilité de connecter. Ma mission, c’est d’interpeller ». C’est d’ailleurs une chose que Richard Gariépy souhaite que ses élèves retiennent de leur passage dans son cours : « Oui, j’espère qu’ils·elles ressortiront avec un amour de la connaissance, mais j’espère surtout qu’ils·elles apprendront la présence de corps et d’esprit. Un cours, ce n’est pas seulement du contenu…c’est la personne en entier qui doit être impliquée ». Du discours de Richard Gariépy, il émerge que l’apprentissage est intimement lié à l’être. Ceci semble également être vrai de sa pratique d’enseignement : « J’enseigne ce que je suis, j’enseigne comme je parle. Je ne suis pas pédagogiquement raffiné, je ne suis pas raffiné. Mais j’ai toujours le désir d’être compris par exemple. Je considère que ce que je dis est important ». Et Richard Gariépy sait à qui il s’adresse : à des cégepien·nes qui ont des préoccupations multiples et qui portent en eux le même instinct de connaître qu’il porte en lui, en tant qu’êtres humains étant « faits de la même texture ». « Je veux développer ce que nous portons. On peut faire mal à l’instinct de connaître…je veux toucher l’élève dans ce qu’il a de plus pur, mais qui a peut-être été abimé par le milieu ».

En effet, il ressort de notre entrevue avec Richard Gariépy que l’instinct de connaître peut se déformer de plusieurs manières, que ce soit par le milieu ou encore par l’égo. Richard Gariépy relève notamment que la plus grande leçon qu’il a apprise lors de son parcours professionnel est « le “pétage de balloune” de ma prétention ». Si plusieurs rencontres ont marqué son cheminement (avec des philosophes, des étudiant ·es, des livres, etc.), la plus importante concerne un collègue au Cégep : « Il m’a mis devant mon ignorance, j’étais très prétentieux quand j’étais jeune. Après l’avoir écouté, j’ai même failli lâcher l’enseignement ». Mais, au lieu d’abandonner ce qu’il aimait faire et de voir son désir de connaître abimé, Richard Gariépy a plutôt réajusté son rapport à la fatuité : « La prétention est un grand maître, elle a quelque chose de bon si l’on peut s’en sortir. Je suis tombé de haut et j’ai pris la mesure de mon ignorance. Quand tu es guidé par la prétention, tu dois toujours être au top…tu lis, mais pas pour les bonnes raisons. J’ai arrêté de prétendre justement, et j’ai commencé à travailler pour me nourrir. Je sais que plus je lis, et plus je suis ignorant ».

La relation que Richard Gariépy entretient avec la prétention est ce qui l’a initialement motivé à refuser notre demande d’entrevue. Encouragé par sa fille, il est cependant revenu sur sa décision et a accepté de venir parler de lui, mais de lui en tant qu’indissociable de l’enseignement et de la philosophie. Si Richard Gariépy hésite à employer le terme de « vocation » pour décrire sa relation fusionnelle avec la profession, c’est parce qu’il reconnaît que cette expression est souvent utilisée à tort contre les enseignant·es, et surtout les femmes. Ainsi, il insiste pour dire que son rapport à l’enseignement, comme aspect omniprésent dans toutes les sphères de sa vie, ne doit pas être pris hors contexte. Ce rapport lui est personnel, il guide sa vie comme Richard Gariépy le désire : « Je n’ai pas d’autres projets que l’enseignement. Ma vie, mes lectures, mes activités…tout va ensemble. Je suis dévoué à l’enseignement de la philosophie. J’essaye d’être à la hauteur de ce que la philosophie peut apporter aux étudiant·es. La vie est bonne pour moi, je rends à la vie ce que la vie me donne ».

Recommandations de lecture – Richard Gariépy

Un livre pour s’initier à la philosophie :

Hadot, Pierre. 2004. La philosophie comme manière de vivre : entretiens avec Jeannie Carlier et Arnold I. Davidson, Éditions Le livre de poche, Paris, 280p.

Acheter : https://www.leslibraires.ca/livres/philosophie-comme-maniere-de-vivre-pierre-hadot-9782253943488.html

Emprunter (BAnQ) : https://cap.banq.qc.ca/notice?id=p%3A%3Ausmarcdef_0002624659&queryId=e727a2b2-5606-4d56-bd73-f804f9946834&posInSet=12

Un livre pour pousser plus loin la réflexion ou la pratique philosophique :

De Diéguez, Manuel. 1989. Le combat de la raison, Éditions Albin Michel, Paris, 285p.

Acheter : https://www.leslibraires.ca/livres/le-combat-de-la-raison-manuel-de-dieguez-9782402233989.html

Emprunter (BAnQ) : https://cap.banq.qc.ca/notice?id=p%3A%3Ausmarcdef_0000876977&queryId=28231e55-26a5-468b-b45a-d8deeb2c0a24&posInSet=1

Un livre pour enseigner (outil d’enseignement) :

Gusdorf, Georges. 1963. Pourquoi des professeurs ? Pour une pédagogie de la pédagogie, Éditions Payot, Paris.

Emprunter (BAnQ) : https://cap.banq.qc.ca/notice?id=p%3A%3Ausmarcdef_0001157802&queryId=400eb2f6-f075-4554-af03-bacb8ac1c7b9&posInSet=15

Un livre de travail social pour enrichir la pratique philosophique :

Rogers, Carl R. 2018. Le développement de la personne, InterÉditions, 274p.

Acheter : https://www.leslibraires.ca/livres/le-developpement-de-la-personne-carl-ransom-rogers-9782729617912.html

Emprunter (BAnQ) : https://cap.banq.qc.ca/notice?id=p%3A%3Ausmarcdef_0005862092&queryId=143d2f61-ddac-4eb0-b7d2-7cfc1d434df9&posInSet=6

Watzlawick, Paul. 2000. Les cheveux du baron de Münchhausen : psychothérapie et “réalité”, Éditions du Seuil, Paris, 281p.

Acheter : https://www.leslibraires.ca/livres/les-cheveux-du-baron-de-munchhausen-paul-watzlawick-9782020407236.html

Louer (BAnQ) : https://cap.banq.qc.ca/notice?id=p%3A%3Ausmarcdef_0002067690&queryId=a4711159-f5a3-4b5b-bb7c-d2488e626ff8&posInSet=10