No. 02 — Philosophie et activisme

La Spontanéité : force de résistance des groupes marginalisés

Saja Farhat, Université de Montréal

Date de publication: 2024-12-10

Résumé

Les groupes marginalisés font face à des injustices épistémiques qui limitent leur participation au discours public et renforcent les dynamiques de pouvoir oppressives. La spontanéité apparaît comme une solution potentielle, permettant des réactions immédiates et adaptatives, offrant ainsi une flexibilité précieuse. Cet article soutient que la spontanéité améliore les capacités de réaction des groupes marginalisés, renforce les relations internes et ouvre de nouvelles avenues pour une résistance efficace. En explorant les réponses rapides face aux oppressions, les interactions authentiques et sincères, et les formes innovantes de résistance, nous démontrons que la spontanéité est une stratégie clé pour améliorer l'efficacité des actions des groupes marginalisés.

Mots-clés: érudite, spontanéité, groupes marginalisés, injustices épistémiques, réactions immédiates, flexibilité stratégique

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Introduction

Les groupes marginalisés sont souvent confrontés à des injustices épistémiques, un concept popularisé par Miranda Fricker (2007), qui désigne les formes de marginalisation qui empêchent ces groupes d’être reconnus comme des contributeurs légitimes de savoir. Par conséquent, ils se trouvent souvent incapables de faire reconnaître leurs réalités et d’influencer les décisions et les politiques qui les concernent directement. Cela renforce ainsi les dynamiques de pouvoir oppressives et perpétuant les inégalités systémiques.

Ainsi, l’un des enjeux majeurs pour ces groupes est de trouver des moyens de surmonter ces obstacles et de renforcer leurs relations internes et externes. À l’interne, les groupes marginalisés doivent souvent composer avec des divisions et des tensions résultant de leurs diverses expériences et perspectives. Ces différences peuvent affaiblir la cohésion du groupe et limiter leur capacité à agir de manière unie et efficace. À l’externe, la marginalisation de leurs voix et de leurs expériences signifie qu’ils doivent constamment lutter pour être entendus et pris au sérieux par les structures de pouvoir. Sans des stratégies efficaces pour renforcer leurs relations internes, ils risquent de se fragmenter, perdant ainsi de leur force et de leur capacité d’influence. De plus, sans une présence forte et unie, il devient difficile de défier les structures de pouvoir existantes et de promouvoir des changements significatifs.

Introduction

Les groupes marginalisés sont confrontés à des formes persistantes d’injustice et d’exclusion. Qu’il s’agisse de discriminations dans l’accès à l’emploi, de violences policières ou de politiques restreignant leurs droits, ils subissent une pression constante. Cette accumulation d’injustices, souvent invisibilisées, crée un sentiment d’urgence qui pousse ces groupes à réagir pour défendre leurs droits et se faire entendre. Ils cherchent ainsi des moyens non seulement de résister aux structures de pouvoir, mais aussi de renforcer leur cohésion et leur résilience.

L’un des défis importants pour ces groupes devient alors de trouver des moyens concrets pour surmonter ces obstacles, tout en renforçant leurs relations internes et externes. À l’interne, les groupes marginalisés doivent souvent composer avec des divisions et des tensions résultant de leurs diverses expériences et perspectives. Ces différences peuvent affaiblir la cohésion du groupe et limiter leur capacité à agir de manière unie et efficace. À l’externe, la marginalisation de leurs voix et de leurs expériences signifie qu’ils doivent constamment lutter pour être entendus et pris au sérieux par les structures de pouvoir. Sans des stratégies efficaces pour renforcer leurs relations internes, ils risquent de se fragmenter, perdant ainsi de leur force et de leur capacité d’influence. De plus, sans une présence forte et unie, il devient difficile de défier les structures de pouvoir existantes et de promouvoir des changements significatifs.

Face à ces défis, la spontanéité émerge comme une stratégie potentielle pour surmonter ces obstacles. La spontanéité, définie comme des actions qui ne sont ni planifiées ni escomptées avant leur occurrence (Snow et Moss 2014), permet des réponses immédiates face aux situations imprévues. Contrairement aux stratégies de résistance rigides et hiérarchiques, elle offre une flexibilité pour les groupes marginalisés en leur permettant de répondre rapidement aux injustices et de saisir des opportunités au fur et à mesure qu’elles se présentent. Dès lors, il est pertinent de se demander : comment la spontanéité conditionne-t-elle la pratique, la pensée et leur relation ? Cette question soulève des réflexions sur la manière dont la spontanéité peut être intégrée dans les stratégies de résistance et de solidarité des groupes marginalisés. Nous soutiendrons que la spontanéité est bénéfique pour les groupes marginalisés. En examinant les réponses immédiates et adaptées, le renforcement des liens communautaires et la création de nouveaux espaces de résistance, nous démontrerons que la spontanéité conditionne de manière positive la pratique, la pensée et les relations des groupes marginalisés.

Nous démontrerons comment la spontanéité permet des réponses rapides et pertinentes face aux oppressions, augmentant ainsi l’impact immédiat des actions entreprises. Ensuite, nous analyserons comment la spontanéité favorise des interactions authentiques et des échanges sincères entre les membres du groupe, créant des liens solides et de la confiance, ce qui renforce la cohésion et la solidarité. Enfin, nous étudierons comment la spontanéité ouvre des possibilités pour des formes innovantes et créatives de résistance, diversifiant ainsi les stratégies de lutte contre les structures de pouvoir oppressives. En abordant ces aspects, nous montrerons que la spontanéité est une stratégie clé pour améliorer les relations internes et l’efficacité des actions des groupes marginalisés.

Une réponse immédiate et adaptée

La spontanéité permet des réactions rapides face aux oppressions et aux injustices, augmentant ainsi l’impact immédiat des actions entreprises par les groupes marginalisés. Cette réactivité est essentielle dans un contexte où les structures de pouvoir sont souvent rigides et lentes à répondre aux besoins et aux revendications de ces groupes. Or, en se dotant de la capacité à agir spontanément, les groupes marginalisés peuvent contourner les obstacles institutionnels et bureaucratiques qui freinent souvent les mouvements sociaux. Comme l’explique Érik Neveu (2020), les mouvements sociaux sont généralement moins institutionnalisés que les partis ou les groupes de pression. Ils n’ont souvent pas de statuts ou de personnalité juridique, de personnel permanent, ou de siège social, ce qui leur permet d’être plus fluides et mobiles dans leurs mobilisations. Cette absence de rigidité structurelle offre aux mouvements sociaux une flexibilité importante pour répondre rapidement aux situations changeantes et aux opportunités imprévues. D’ailleurs, un exemple significatif est celui des Zapatistes au Mexique, qui en 1994, au moment de la signature de l’Accord de libre-échange entre le Mexique, le Canada et les États-Unis, ont mené une insurrection de « basse intensité ». Leur capacité à agir de manière spontanée et imprévisible a permis de défier efficacement les autorités et de mobiliser un soutien international. Cette réactivité a été importante pour le mouvement, leur permettant de perturber les initiatives adverses et de maintenir une pression constante sur le gouvernement (Beaudet 2009). Elle a permis de mettre en lumière les injustices subies par les communautés indigènes et capté l’attention des médias internationaux, ce qui aurait été difficile avec une approche plus institutionnalisée et planifiée.

De plus, cette spontanéité est souvent accompagnée d’une capacité d’adaptation aux circonstances imprévues. Les mouvements sociaux doivent souvent réagir à des actes de répression ou à des changements politiques soudains. La flexibilité et l’imprévisibilité des actions spontanées compliquent la tâche des adversaires pour contrer ces actions, ce qui en accroît l’efficacité. En effet, l’institutionnalisation peut parfois « ligoter les énergies révoltées dans une camisole de bienséances et de formalismes » (Neveu 2020), limitant ainsi la capacité du mouvement à répondre rapidement et efficacement aux nouvelles situations. Par exemple, lors des manifestations contre la réforme des retraites en France en 2010, la spontanéité des actions, telles que les blocages impromptus des dépôts de carburant, a surpris le gouvernement et compliqué sa capacité à répondre efficacement.

En outre, la spontanéité permet de maintenir l’élan et la dynamique du mouvement. Les longues délibérations et les processus de décision bureaucratiques peuvent souvent épuiser l’énergie des participants et ralentir le mouvement. En agissant de manière spontanée, les groupes marginalisés peuvent éviter ces ralentissements et maintenir une dynamique active et engagée. Or, les manifestations spontanées peuvent attirer rapidement l’attention des médias et du public, générant un soutien immédiat et mettant la pression sur les autorités pour répondre aux revendications du mouvement. Le mouvement Black Lives Matter a utilisé la stratégie de manifestations spontanées pour réagir immédiatement aux incidents de violence policière, attirant ainsi une attention médiatique instantanée et mobilisant un soutien public massif Eckart (2022).

Enfin, la spontanéité permet de saisir les opportunités au fur et à mesure qu’elles se présentent. Les mouvements sociaux capables de réagir rapidement aux événements imprévus peuvent tirer parti de ces opportunités pour avancer leurs causes. Une crise politique ou économique peut créer un moment propice pour mobiliser les soutiens et pousser pour des réformes. La capacité à agir spontanément permet aux groupes marginalisés de capitaliser sur ces moments opportuns et de maximiser l’impact de leurs actions. Or, les mouvements sociaux en Amérique latine ont su capitaliser sur les crises économiques pour mobiliser les masses et obtenir des réformes sociales significatives, en exploitant les moments de faiblesse des gouvernements néolibéraux (Beaudet 2009). La spontanéité permet alors non seulement de réagir rapidement et de manière adaptée aux injustices, mais aussi de maintenir l’élan du mouvement et de saisir les opportunités au moment où elles se présentent, augmentant ainsi la résilience et l’impact des actions entreprises par les groupes marginalisés.

Interactions authentiques et sincères

La spontanéité favorise des interactions authentiques et sincères entre les membres des groupes marginalisés, créant des liens et une confiance mutuelle qui renforcent la cohésion et la solidarité du groupe. Cette dynamique est essentielle pour maintenir l’élan et la motivation nécessaires à la poursuite des objectifs collectifs face aux défis continus.

Les mouvements sociaux qui cultivent la spontanéité dans leurs actions bénéficient d’une énergie renouvelée et d’un sentiment de communauté plus profond. Neveu souligne que les mouvements sociaux sont souvent caractérisés par une absence de structures rigides, ce qui permet une plus grande fluidité et mobilité dans leurs mobilisations (Neveu 2020). Cette flexibilité structurelle est importante pour encourager des interactions spontanées et authentiques entre les membres du mouvement, renforçant ainsi les liens internes. Aussi, la spontanéité permet aux mouvements sociaux de rester connectés à la réalité vécue par leurs membres. Les actions spontanées reflètent souvent les préoccupations et les besoins immédiats des participants, ce qui renforce leur engagement et leur implication dans le mouvement. Or, les manifestations spontanées peuvent émerger en réponse à des événements imprévus ou à des crises soudaines, permettant aux groupes de réagir rapidement et de manière pertinente. Cette capacité à répondre de manière immédiate et authentique aux défis renforce la solidarité et le sentiment d’appartenance au sein du groupe. Les mouvements sociaux en Amérique latine ont réussi à mobiliser des masses considérables en grande partie grâce à leur capacité à répondre de manière spontanée aux crises économiques et politiques (Beaudet 2009). Cette réactivité a non seulement permis de maintenir l’élan du mouvement, mais a également renforcé les liens entre les membres du groupe, créant une dynamique de solidarité et de soutien mutuel qui est essentielle pour la résilience et la durabilité des mouvements sociaux. De plus, la spontanéité favorise des échanges sincères et des interactions authentiques qui peuvent renforcer la confiance et la coopération entre les membres du groupe. Contrairement aux interactions formalisées et bureaucratiques, les échanges spontanés sont souvent plus honnêtes et directs, permettant de résoudre rapidement les conflits internes et de renforcer la cohésion du groupe. Cette dynamique est particulièrement importante pour les groupes marginalisés, qui doivent souvent surmonter des divisions internes et des tensions pour maintenir leur unité et leur efficacité.

D’ailleurs, les recherches montrent que la spontanéité et la cohésion de groupe sont interdépendantes. La cohésion est un facteur crucial pour l’efficacité des groupes activistes, et la spontanéité peut contribuer à renforcer cette cohésion en favorisant des interactions plus naturelles, moins contraintes par des structures formelles (Munro 2021). De même, la cohésion est une condition nécessaire pour un travail de groupe significatif, et des interactions spontanées peuvent faciliter son développement (Yalom et Leszcz 2005). Selon Munro, la cohésion de groupe se manifeste par un sentiment de solidarité et d’unité parmi les membres, renforcé par des interactions régulières et authentiques (Munro 2021). En effet, la spontanéité crée des moments de partage et d’échange impossibles dans un cadre très structuré et formel. Ces moments sont essentiels pour établir et maintenir la confiance au sein du groupe, ce qui, à son tour, améliore la capacité à collaborer efficacement.

Ainsi, en favorisant des interactions authentiques et sincères, la spontanéité renforce la solidarité et la cohésion du groupe, permettant ainsi aux mouvements sociaux de maintenir leur élan et leur dynamisme face aux défis continus.

Nouvelles formes de résistance et adaptation dynamique

La spontanéité ouvre de nouvelles avenues pour la résistance créative et efficace, renforçant ainsi la capacité des groupes marginalisés à s’adapter et à innover face aux oppressions et aux injustices. Cette flexibilité et cette créativité sont cruciales dans un environnement où les structures de pouvoir sont souvent rigides et prévisibles.

Les mouvements sociaux qui intègrent la spontanéité peuvent exploiter des opportunités imprévues et réagir rapidement aux changements de contexte. Cette capacité d’innovation tactique est souvent essentielle pour maintenir l’élan et l’efficacité des mouvements sociaux. En effet, les mouvements sociaux qui adoptent des tactiques innovantes et non conventionnelles peuvent attirer l’attention et mobiliser le soutien de nouvelles populations, augmentant ainsi leur impact global (Wang et Soule 2016). De plus, la spontanéité permet une certaine fluidité dans les stratégies de résistance, évitant les pièges de l’institutionnalisation excessive. Les mouvements qui peuvent rapidement adapter leurs tactiques en réponse aux actions de leurs adversaires sont souvent plus efficaces pour maintenir la pression et atteindre leurs objectifs. Les mouvements sociaux qui privilégient la spontanéité peuvent éviter de devenir trop rigides et bureaucratiques, ce qui leur permet de rester agiles et réactifs face aux défis (Sainsaulieu 2020). L’exemple des manifestations des Indignados en Espagne illustre bien cette dynamique. Les Indignados ont utilisé des méthodes de protestation spontanées, comme les occupations de places publiques pour attirer l’attention sur les injustices économiques et sociales. Cette approche a permis de mobiliser un large soutien et de créer une dynamique de changement social significatif. Cet effet d’innovation tactique et d’adaptabilité des Indignados ont été des facteurs clés de leur succès (Nez 2022).

En outre, la capacité à innover spontanément permet de surmonter les obstacles posés par les adversaires. Les mouvements sociaux qui peuvent rapidement modifier leurs tactiques en réponse aux actions répressives sont souvent plus résilients et efficaces. Par exemple, lors des manifestations contre les restrictions sanitaires en France en 2021, les manifestants ont utilisé des tactiques spontanées pour échapper aux forces de l’ordre et maintenir la pression sur le gouvernement. D’ailleurs, la spontanéité permet d’explorer de nouvelles formes de résistance qui peuvent être plus inclusives et participatives. Les mouvements sociaux qui intègrent la spontanéité peuvent encourager une plus grande participation des membres, en permettant à chacun de contribuer de manière créative et significative. Cette approche peut renforcer la cohésion et la solidarité au sein du mouvement, tout en augmentant son efficacité globale.

La spontanéité joue un rôle dans l’innovation et l’adaptation dynamique des mouvements sociaux. Elle permet non seulement de réagir rapidement aux injustices, mais aussi de développer des tactiques innovantes et efficaces, de surmonter les obstacles répressifs, et de renforcer la participation et la cohésion des membres.

Conclusion

En somme, la spontanéité joue un rôle essentiel dans l’efficacité des mouvements sociaux, en particulier pour les groupes marginalisés. Premièrement, nous avons démontré que la spontanéité permet des réactions rapides face aux oppressions et aux injustices, augmentant ainsi l’impact immédiat des actions entreprises. Cette réactivité est vitale dans des contextes où les structures de pouvoir sont souvent rigides et lentes à répondre aux revendications de ces groupes. Deuxièmement, nous avons illustré comment la spontanéité favorise des interactions authentiques et sincères, créant des liens solides et une confiance mutuelle qui renforcent la cohésion et la solidarité du groupe. Ces interactions sont essentielles pour maintenir l’élan et la motivation nécessaires à la poursuite des objectifs collectifs face aux défis continus. Troisièmement, nous avons montré que la spontanéité ouvre de nouvelles avenues pour la résistance créative et efficace. Elle permet aux mouvements sociaux de développer des innovations tactiques et des adaptations dynamiques, renforçant leur capacité à s’adapter et à innover face aux oppressions et aux injustices. Cette flexibilité et cette créativité sont cruciales pour surmonter les obstacles et maintenir la pression sur les structures de pouvoir. Cependant, bien que la spontanéité présente de nombreux avantages, elle peut également poser des défis en termes de coordination et de cohérence stratégique. Les mouvements sociaux doivent trouver un équilibre entre l’action spontanée et une planification stratégique à long terme pour s’assurer que leurs efforts restent alignés avec leurs objectifs globaux. En d’autres termes, comment les mouvements sociaux peuvent-ils continuer à cultiver la spontanéité tout en s’assurant que leurs actions restent cohérentes et stratégiquement alignées avec leurs objectifs à long terme?

Bibliographie

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